Pourquoi faut-il tenir compte de la devise de l'émission? Pour quatre raisons:
1. Risque de change
Une obligation qui n'est pas libellée dans votre devise nationale aura des cash-flows futurs inconnus. En effet, on ne sait pas ce que vaudra à l'avenir l'obligation en termes de devise domestique.
Bien sûr, si on achète une obligation libellée dans une devise étrangère, on joue sur la devise elle-même. Personne n'achètera une obligation libellée dans une devise susceptible de se déprécier vis-à-vis de la devise de référence.
Mais même si on suppose que la devise dans laquelle l'obligation est libellée va maintenir sa valeur ou s'apprécier vis-à-vis de la devise de référence, cela n'est pas forcément le cas, et il y a toujours un risque que le contraire se produise, c'est-à-dire qu' il y a toujours un risque de change.
Prenons un exemple simple: imaginons que l'on achète une euro-obligation libellée en francs suisses quand la devise de référence est le dollar américain. Alors que les paiements du coupon de l'obligation et le remboursement du principal sont fixes, les intérêts générés par l'obligation, et le principal qui sera remboursé à échéance, pourraient s'avérer inférieurs à nos prévisions, si le franc suisse se déprécie vis-à-vis du dollar.
Bien sûr, si le franc suisse s'apprécie vis-à-vis du dollar, les coupons payés ainsi que le principal remboursé prendront plus de valeur par rapport à la devise de référence. La leçon à tirer est la suivante: en achetant une obligation libellée dans une devise étrangère, on court un risque de change.
2. Risque lié au pays d'origine
Il s'agit du risque que l'on court si l'obligation est émise dans un pays chroniquement instable; par conséquent cette instabilité va avoir tant de répercussions sur l'émetteur de l'obligation qu'il ne pourra tenir ses engagements en termes de paiement des intérêts ou de remboursement du principal. Mais si l'évaluation des agences de notation a tenu compte du risque lié au pays d'origine, le degré de solvabilité de l'émetteur devrait nous suffire.
3. Contributions
Devra-t-on payer plus d'impôts ou bien bénéficiera-t-on d'un allègement fiscal si l'on achète une obligation non-domestique?
4. Réglementation
Est-on satisfait du cadre réglementaire (s'il y en a un) dans lequel l'obligation a été émise, et qui la gouverne?